C’est l’agence américaine de développement qui a mis au point cette opération. De nombreux pays sont intéressés, comme la France. Par exemple, la France Mutualiste a placé 47 % de ses investissements obligataires sur des obligations vertes ou sociales en 2022.
Notons que le type d’opération «dette contre nature» a déjà plusieurs dizaines

d’années derrière lui. En 1984, l’
ong WWF (Fonds mondial pour la nature) avait une première fois imaginé cette méthode qui sera mis en place en 1987 par le gouvernement bolivien. Celui-ci a permis de voir sa dette réduite de 6,5 millions à 1 milliards de dollars, contre la protection de la Réserve de la biosphère de Beni.
Si le procédé était resté relativement discret jusqu’en 2020, il semble reprendre du poil de la bête, avec les défis climatiques et écologiques. Les investisseurs semblent trouver un nouvel appétit pour ce type de placement. Cela apparaît par exemple avec les opérations au Belize et aux Seychelles en 2021.
« Le contrat à impact social»
Une autre façon de joindre des objectifs publics à des fonds privés dans le cadre de l’ESG peut passer par le contrat à impact social. Il est aussi appelé SIB, pour social impact bond. C’est le ministère de la Justice du Royaume-Uni qui l’a inauguré en 2010. Cette méthode amène l’État à donner à un acteur privé, comme une fondation philanthropique, le financement d’une action sociale à but non lucratif, par le biais d’une émission d’obligation publique. Celle-ci ne peut être remboursée qu’en cas de succès du dessein.
Les banquiers s’intéressent de plus en plus à cette technique. La Société Générale a par exemple effectué cela dernièrement pour le compte d’Unilever. Ici, le tiers payeur ici n’est pas l’état ou une collectivité locale, mais plutôt une entreprise privée. Cela a amené l’entreprise néerlandaise à s’engager pour réaliser des emballages avec le plus possible de plastique recyclé, dans des conditions respectant les normes ESG, comme le travail sans enfant par exemple.
Unilever a financé une entreprise nigériane du nom de Wecyclers, spécialisée dans la collecte de plastique. Cela a permis à cette dernière de se voir accor

der un prêt de 2 millions de dollars. Unilever remboursera la dette, dans la mesure où la
start-up nigériane respectera ses engagements, c’est-à-dire la collecte de plus de 30 000 tonnes de déchets plastiques au cours des 5 prochaines années et la création de plus de 700 emplois formels.