Des contraintes métiers très sévères
Pour des facteurs de sécurité sanitaire, dans l’industrie agroalimentaire la production se fait avec des contraintes métiers très sévères. Celles-ci sont liées à une réglementation, souvent au niveau européen, qui évolue en permanence et a tendance à se radicaliser sous la pression du public et avec l’importance croissante des exigences de qualité. Le secteur évolue aussi de plus en plus sous le joug d’ONG qui « veillent au grain » et sont prompts à alerter sur les réseaux sociaux. Sans compter les médias, qui s’en font le relai. Un accident sanitaire peut être à l’origine, a minima, d’un rappel de produit…
Des données spécifiques traitées par l’ERP
Certes, les éléments les plus standards de la GPAO sont présents dans les ERP de l’agroalimentaire : approvisionnements, stocks, commandes, facturation… Mais aussi flux, poids, matières, etc.
Mais des données métiers spécifiques doivent être traitées par ces logiciels. C’est le cas notamment des dates limites : DLC (date limite de consommation), DLUO/DDM (date de durabilité minimale, qui a remplacé la date limite d’utilisation optimale).
L’étiquetage a aussi ses particularités : il doit répondre à l’INCO (Information du consommateur), Règlement européen n°1169/2011 concernant l’information du consommateur sur les denrées alimentaires qui, entre autres, ne doit pas induire le consommateur en erreur.
La traçabilité au cœur de la GPAO
Le logiciel doit également pouvoir gérer les recettes et les ingrédients nécessaires. Surtout, la traçabilité va être complète : numéros de lots, dates de péremption aussi bien à l’achat des matières premières qu’à la vente des produits finis. Par exemple, il ne doit pas être autorisé techniquement d’approvisionner un ingrédient avec un lot périmé, tout comme il n’est pas possible de livrer un produit périmé. Les logiciels ont pour cela à respecter, en entrée et en sortie, le FEFO (First Expired First Out), un principe propre à la gestion des stocks dictant que les ingrédients à la date d’expiration la plus proche sont prélevés en premier.
A la demande des autorités sanitaires la traçabilité alimentaire est aussi croisée, ou « bidirectionnelle ». « A partir d’un numéro de lot d’ingrédient ou de matière première, on peut retrouver le produit fini, le client, quand il a été vendu et le bon de livraison » explique-t-on chez Sphinx Manager. De même un numéro de lot sur un produit fini permet de remonter aux ingrédients, aux matières premières, aux fournisseurs, aux dates de commande…
La GPAO de l’agroalimentaire doit donc être à la fois spécifique et complète pour gérer l’ensemble du process. Une particularité dans le domaine des ERP.