La grande famille des logiciels de gestion d’entreprise (ou progiciels) fait la part belle à l’ERP souvent considéré comme une véritable colonne vertébrale de l’entreprise. Son succès a vu en France la diffusion de deux appellations « ERP » et « PGI ». Mais sont-elles réellement équivalentes ?
PGI pour ERP : une « traduction » peu orthodoxe
Si la fameuse paronomase « traduction, trahison » s’emploie généralement dans un contexte littéraire, elle s’applique parfois au monde de l’IT, et c’est ici le cas. ERP est l’acronyme anglais pour Enterprise Resource Planning, et si l’on se rapporte aux publications sur le sujet, comme sur Wikipédia, il est « traduit » en français par PGI « Progiciel de Gestion Intégrée« . Or, cette traduction est pour le moins surprenante. En effet, la plupart du temps, les acronymes anglais sont traduits en français par un autre acronyme avec des initiales dans un ordre différent, par exemple ADN pour DNA, Ainsi on aurait pu s’attendre à ce que ERP devienne PRE pour « Planificateur des Ressources de l’Entreprise ». En fait, à bien y regarder, les deux acronymes ne partagent aucun mot. En français le terme d’entreprise disparait, il est comme présupposé dans la notion de Gestion qui englobe également celle de Planification. La réciproque linguistique s’applique : la notion française d’intégration disparait en anglais. En outre, « progiciel » ne possède pas de traduction anglaise en un seul mot. Il s’agit de l’association d’un préfixe et d’un lexème qu’on ne retrouve pas dans d’autres langues. Ainsi il est plus juste de parler d’équivalent que de traduction stricto sensu.
PGI / ERP : une différence d’approches dans l’histoire de l’informatique
Cet étrange phénomène de traduction s’explique par le fait que si les deux termes sont jugés comme « équivalents » de nos jours, leurs différences sémantiques relèvent en fait de l’historicité des termes et de différentes approches de l’informatique en entreprise. En réalité, PGI est un terme plus ancien qu’ERP. L’ERP est une évolution des MRP (Material Resource Planning) et DRP ( Distribution Resource Planning), tandis que les PGI ont une origine d’avantage axée sur la gestion financière.
Ainsi, PGI met l’accent sur l’intégration, par opposition aux modèles pré-existants de l’informatique en entreprise qui étaient constitués d’un chapelet de solutions logicielles éparses. Dans les années 80, l’enjeu consistait à unifier les données dans une base unique et à harmoniser ainsi les échanges de flux d’informations entre des outils hétérogènes. Les données devaient bénéficier d’une saisie unique et d’une garantie de leur validité.
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La notion d’ERP quant à elle, met l’accent sur la planification des ressources de l’entreprise, qu’elles soient matérielles ou humaines. Le parti-pris concerne leur gestion dans le temps avec comme arrière-pensée la recherche d’une optimisation des processus métiers.
Ces différences de perspective ont peu à peu été gommées par la démocratisation de l’informatique et la montée en puissance d’internet, du début des années 90 à nos jours. Cet essor de la communication a bénéficié aux solutions ERP/PGI qui s’en sont retrouvées renforcées, assez naturellement d’ailleurs, puisque leur but premier est l’échange et la centralisation d’informations propres à l’entreprise. Le déploiement d’ERP au sein des entreprises à également bénéficié d’une démocratisation : ces solutions qui ne concernaient à leur début que les grandes entités ont été plébiscitées par des structures de toutes tailles et dans tous les secteurs d’activité. Comme cela est presque toujours le cas, les terminologies véhiculées par les nouvelles technologies sont anglophones et l’emploi du terme « ERP » s’est progressivement répandu au détriment de « PGI ».
A l’usage, ERP l’emporte sur PGI
Si l’usage de termes anglophones dans l’entreprise n’est pas nouveau, la mondialisation des échanges et internet ont été les catalyseurs de leur prévalence. De nos jours, tout le monde s’accorde à dire que PGI est tombé en désuétude. Ainsi une recherche Google du terme « ERP » livrera 123 000 000 de résultats, « PGI » lui n’en donnera que 18 300 000… Sur ces cinq dernières années, « ERP » a bénéficié d’un volume de recherche supérieur de plus d’un tiers aux recherches sur « PGI ». Les éditeurs de solutions communiquent majoritairement sur l’appellation la plus populaire, ce qui accentue un peu plus l’abandon progressif de « PGI ».
Le succès vernaculaire d’ERP condamne de fait l’emploi de PGI. Les différents dispositifs législatifs de protection de la langue française ou les recommandations de l’Académie ne font pas le poids face à la diffusion du terme ERP. Le succès grandissant des ERP depuis le début des années 2000 promet d’être encore accentué par les évolutions technologiques récentes. Ces dernières sont d’ailleurs majoritairement estampillées d’appellations anglophones, big dataEnsemble des données non structurées présentes sur le web ou autre réseau. Le volume d’information est si important qu’il dépasse les capacités d’appréhension humaine., marketing automationTerme anglophone pour marketing automatisé, qui désigne l’ensemble des techniques et outils logiciels qui automatisent les tâches propres aux actions marketing, tout en fournissant des moyens de suivis analytiques dédiés., IoT, BI, CloudSe dit aussi Cloud Computing. Espace virtuel accessible à partir d’internet utilisé par exemple pour le stockage d’informations., etc. Il faut s’y résoudre : l’emploi de la dénomination PGI, finira par s’amoindrir de plus en plus, à l’instar d' »ordiphone » enterré par smartphone sans tambours ni sonneries polyphoniques.
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Crédit photo : © 2017 – CELGE
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