Qu’est ce que les GAFAM et la startup Mistral?
Les GAFAM sont un acronyme désignant les cinq plus grandes entreprises technologiques américaines: Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Ces entreprises sont leaders dans de nombreux domaines, notamment la recherche et le développement, le cloud computingSe dit aussi Cloud. Espace virtuel accessible à partir d’internet utilisé par exemple pour le stockage d’informations. Par convention on subdivise le Cloud Computing en trois catégories : SaaS, PaaS et IaaS., les médias sociaux, le commerce électronique et le logiciel. Elles ont une influence considérable sur l’économie mondiale et sur la vie des individus.
La startup Mistral est une entreprise française spécialisée dans l’intelligence artificielle. Elle a été fondée en 2018 par Arthur Mensch. Elle développe des modèles de langage en open sourceProgramme dont le code source est ouvert à la modification, redistribution, utilisation par les utilisateurs.. Ces modèles peuvent être utilisés pour une variété de tâches, notamment la traduction automatique, la génération de texte, la reconnaissance vocale et l’analyse de données.
Mistral est une entreprise soumise aux lois et aux réglementations européennes en matière de protection des données et de respect de la vie privée. Ces lois et réglementations visent à garantir que les données personnellesToutes informations liées à une personne physique identifiée ou qui pourrait être identifiée via des éléments qui lui sont propres. sont traitées de manière responsable et respectueuse.
Cependant, il est important de noter que Mistral est une entreprise privée. Elle est donc motivée par le profit. Il est possible que Mistral développe des applications d’IA qui ne soient pas dans l’intérêt général, par exemple des applications qui sont utilisées pour la surveillance ou la manipulation des opinions.
En termes de comparaison, les GAFAM sont des entreprises multinationales bien établies qui ont une longue expérience dans le domaine de l’innovation technologique. Mistral est une startup plus récente, mais elle a déjà fait preuve d’un certain succès dans le développement de modèles de langage en open sourceProgramme dont le code source est ouvert à la modification, redistribution, utilisation par les utilisateurs.. Les deux entreprises ont des objectifs différents. Les GAFAM sont principalement motivées par le profit, tandis que Mistral a pour objectif de faire progresser l’IA et de la rendre accessible à tous.
Est-ce que les GAFAM et la startup Mistral défendent l’intérêt général?
Contrairement à Mistral, les GAFAM représentent une puissance de feu impressionnante, voire dérangeante, pour certains. La capitalisation boursière de certains groupes américains et chinois représente près de 10 0000 milliards de dollars.
A tel point que l’Union européenne s’interroge sur la façon dont ceux-ci peuvent participer efficacement à l’intérêt général. Notons que ce terme désigne une notion complexe et évolutive. Il est difficile de le définir de manière précise, car il dépend des valeurs et des priorités de la société. Cependant, il est un concept important qui joue un rôle central dans la vie juridique, politique et sociale. Il est souvent utilisé par les dirigeants pour justifier leurs actions et leurs décisions. Par exemple, un gouvernement peut affirmer qu’il agit dans l’intérêt général lorsqu’il adopte une loi pour lutter contre la pauvreté ou la pollution. Ce terme correspond aussi à une situation qui procure un bien-être à tous les individus d’une société.
En droit français, l’intérêt général est un principe fondamental qui justifie les interventions de l’État dans la vie économique et sociale. Il est notamment utilisé pour justifier des mesures qui limitent les libertés individuelles, telles que la police administrative ou les restrictions à la liberté d’expression.
L’IA Act entre permission et encadrement
Pour le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, les GAFAM représentent un risque par rapport à l’intérêt général. Il a récemment évoqué cela lors des dernières actualités sur l’IA Act. Indiquons que cette loi amène le fait d’arbitrer entre le soutien à l’innovation et la prise en compte des risques liés à l’intelligence artificielle.
Thierry Breton déclare mener des combats sur la régulation du numérique depuis 4 ans. Il lutte notamment contre les grandes plateformes. Il déplore que celles-ci les empêchent souvent de réguler. «Les très grandes plateformes, notamment les 19 d’entre elles que nous avons qualifiées de systémiques dans le cadre du DSA, peuvent représenter, dans certains cas, un risque systémique au vu de leur taille. Or, si on vous offre la possibilité d’être présent sur le marché intérieur, la contrepartie est d’avoir quelques obligations supplémentaires.»
Pour le commissaire européen au Marché intérieur, la récente éviction puis réintégration de Sam Altam à la tête d’Open AI, montre que ce sont les intérêts particuliers peuvent aussi gagner. Il explique aussi que les GAFAM ont pu se développer grâce au marché américain unifié, contrairement au marché européen avec ses 27 marchés numériques différents.
Pour lui, l’IA Act, devra, selon la formule du «en même temps» chère à Emmanuel Macron, permettre d’un côté une «liberté totale» concernant la recherche et le développement et les modèles ouverts. Et d’un autre côté, il devra prévoir un certain nombre de règles à respecter en toute transparence. Ce sera une prérogative pour que les GAFAM respectent l’intérêt général.
Notons que Thierry Breton s’est montré très content du fait que différentes initiatives aillent dans le sens de l’intérêt général, notamment avec la mise en place d’associations. Par exemple, avec la création de Kyutai par Xavier Niel, patron d’Iliad, Rodolph Saadé du groupe CMA CGM, leader mondial du transport logistique,et d’Eric Schmidt, ancien PDG de Google. Ce laboratoire à but non lucratif est entièrement dédié à la recherche ouverte en intelligence artificielle et totalement ouvert, selon Thierry Breton.