Alors que le phénomène de grande démission ne semble pas continuer dans le monde, notamment aux États-Unis, où le mouvement est apparu, il concerne toujours le domaine de la finance. Par exemple, selon une étude de Robert Walters, 88 % des financiers d’entreprise aimeraient encore en début d’année changer d’emploi.
Ainsi, les postes financiers ne sont pas ceux qui sont le plus facile à pourvoir pour les entreprises. Le poste de DAF ou celui de comptable est très demandé sur le site de Pôle emploi. Celui de trésorier ou de consolideur est plus que jamais en très forte tension. Concernant les fonctions auditExpertise professionnelle permettant de juger l’état d’un dossier, processus ou système dans l’entreprise. Peut-être un audit de système d’information. interne, cela devient encore plus difficile à gérer.
Des candidats en demande
Les entreprises doivent s’adapter aux demandes des candidats. Ceux-ci, selon les RH, semblent particulièrement épris de liberté, d’autonomie et de rémunération. En 2022, ils ont touché 16 % de plus sur un an, selon une étude réalisée par Talent.com.
Mais leurs demandes ne sont pas toujours prises en compte par certaines entreprises. Par exemple, les contraintes financières fortes de certaines PME dans l’agroalimentaire les poussent à créer des postes pour des profils juniors, en misant notamment sur l’accompagnement pour une rapide montée en compétence.
Également, on observe que les entreprises qui ne proposent pas de télétravail, ou sous certaines conditions, peuvent avoir du mal à embaucher. Certains employeurs proposent par exemple deux jours de télétravail par semaine, à condition de ne pas poser deux jours à la suite ou de ne pas les prendre la veille de week-end. Ce qui est parfois mal perçu par les financiers.
Un autre sujet proche de l’écologie de façon encore plus directe est celui du temps de trajet. Les candidats le scrutent peut-être plus qu’avant, d’après certaines remontées des ressources humaines. Certains demandeurs d’emploi refusent un poste à cause de la distance de trajet. Conséquences de tout cela, les entreprises ne mettant pas en place de télétravail ou ayant un management jugé trop contrôlant ont de plus en plus de difficultés à attirer les talents selon un recruteur.
Pour autant, les ressources humaines ne remarquent pas forcément une forte augmentation des demandes d’indépendance chez les professions liées à la finance. Une explication tiendrait dans le fait que les professions financières sont souvent prudentes. La nécessité de travailler en équipe pour maîtriser certaines fonctions dans les premières années, avant de prendre un statut de financier indépendant, fait que le financier se dirige plus vers un statut d’indépendant durant la seconde partie de sa carrière.
Egalement, pour conserver la stabilité dans la récurrence des missions, tout en essayant de garder une certaine autonomie, certains financiers s’orientent vers du temps partagé. Rappelons que, selon le site du gouvernement français, «le travail à temps partagé consiste à recruter un salarié par le biais d’une entreprise tierce, appelée entreprise de travail à temps partagé (ETTP). Le recours au travail à temps partagé permet de recruter un collaborateur lorsque votre entreprise rencontre des difficultés à embaucher, en raison de sa taille ou de ses moyens.»
En outre, les financiers sont de plus en plus nombreux à changer d’entreprise au cours de leur carrière. A tel point que l’image du directeur administratif et financier, souvent vu comme un «gardien du temple», notamment grâce à sa présence plusieurs dizaines d’années dans la même société, semble aujourd’hui être devenue quelquefois un peu désuète.
Mais le véritable problème actuel du marché du travail pour les financiers semble être davantage la conjoncture. Le taux de chômage bas et la forte demande pour les profils financiers les amènent aussi à davantage de mobilitéCaractéristique d’un logiciel qui lui permet d’être accessible depuis n’importe quel lieu afin d’avoir constamment les données mises à jour..
Différentes explications à la grande démission
Les entreprises du secteur financier doivent donc s’adapter à ce nouveau contexte pour attirer et fidéliser leurs talents. Elles peuvent notamment mettre en place des mesures pour améliorer la reconnaissance des salariés, les conditions de travail et les perspectives d’évolution de carrière.
Comment en est-on arrivé là ? La finance fait face au phénomène de grande démission en France pour plusieurs raisons. Le manque de reconnaissance par exemple. Les salariés du secteur financier sont souvent en première ligne face aux crises économiques, mais ils ne reçoivent pas toujours la reconnaissance qu’ils méritent. La pandémie de covid a encore accentué ce sentiment de frustration, les salariés du secteur financier ayant été essentiels pour l’économie pendant cette période.
Le secteur financier est aussi connu pour ses horaires longs et ses exigences élevées. Les salariés du secteur financier sont souvent soumis à un stress important, ce qui peut conduire à des burn-outs. Les perspectives d’évolution de carrière dans le secteur financier sont parfois limitées, ce qui peut conduire à un sentiment d’ennui ou de frustration chez les salariés.