Quel constat les ETI portent sur l’année 2023?
L’année 2023 n’aura pas forcément été une annus horribilis pour les entreprises de taille intermédiaire. En effet, en dépit des vents contraires qu’elles ont eu à affronter pendant cette année, les dynamiques d’investissement demeurent. Même si l’année 2023 présente différents indicateurs à la baisse pour les mois à venir, selon le dixième baromètre Palatine-METI du financement des ETI. Rappelons que celui-ci a été effectué du 31 août au 11 septembre 2023 sur près de 1200 ETI de la Banque Palatine et sur le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire.
D’après cette étude, si des peurs apparaissent à l’horizon de l’année 2024, l’année 2023 a gardé un certain cap en termes d’investissement.
Ainsi, près de 4 entreprises de taille intermédiaire sur 10 pensent que la situation de leur secteur d’activité s’est détériorée sur un an, contre 30 % en mars de la même année. La même proportion de sociétés sondées explique que le carnet de commandeIntention verbale ou écrite d’initier une transaction commerciale pour un produit ou un service. D’un point de vue vendeur, c’est une commande de vente. D’un point de vue acheteur, c’est une commande d’achat. est en baisse par rapport au deuxième semestre de 2022.
L’activité a ainsi pu se maintenir en 2023. Environ 60 % des entreprises de taille intermédiaire pensent pouvoir augmenter leur chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente. Également, près de 2 / 3 des dirigeants pensent être assez ou très confiants concernant la fin de l’année.
Un état financier précaire
Sur le terrain, les constats ne sont pas forcément extraordinaires sur l’état financier des entreprises. On note par exemple qu’une entreprise de taille intermédiaire sur 3 exprime avoir une situation de trésorerieEnsemble des liquidités disponibles au sein d’une entreprise, que ce soit en caisse ou en banque. en baisse. L’utilisation des lignes de crédit à court terme a légèrement augmenté par rapport au mois de mars, où il était de 34 %. Il est actuellement de 50 %.
Les entreprises de taille intermédiaire ont aussi un besoin de crédits à court terme supplémentaires. On observe à ce niveau-là une augmentation de 11 points de cette demande.
Les taux d’intérêt jouent également un rôle. Ils ont un impact sur les projets de plus de 15 % des entreprises de taille intermédiaire. Notons que pour une récente étude de Bpifrance, le secteur de l’industrie de la construction serait particulièrement touché, notamment avec la hausse des coûts de production et la compression des carnets de commandeIntention verbale ou écrite d’initier une transaction commerciale pour un produit ou un service. D’un point de vue vendeur, c’est une commande de vente. D’un point de vue acheteur, c’est une commande d’achat..
Un autre problème soulevé est celui de l’inflation et de la hausse du coût de l’énergie. Cela peut mettre en péril la santé financière des entreprises de taille intermédiaire. La tendance inflationniste amène un coût de production plus élevé. Ainsi, une entreprise de taille intermédiaire sur 4 pense que les factures énergétiques vont être multipliées par 2 ou plus. Ceci par exemple en raison de la renégociation des contrats à prix fixe avec les fournisseurs d’énergie. 44 % de ces sociétés espèrent répercuter les augmentations des coûts de l’électricité sur les prix de vente. Environ un tiers des ETI auront ainsi en 2023 une augmentation de leur factureDocument issu de la comptabilité prouvant l’existence d’un achat ou d’une vente. plus grande de 100 % par rapport à 2021.Les investissements continuent donc mais la voilure se réduit.
Les investissements sur l’environnement sont au vert
D’après une étude de Bpifance, les intentions d’investissements verts résistent. L’indicateur prévisionnel dédié à la transition écologique énergétique aurait plus de dynamisme que les investissements totaux. 44 % des entreprises de taille intermédiaire investissent ou comptent investir pour réduire la factureDocument issu de la comptabilité prouvant l’existence d’un achat ou d’une vente. énergétique. Également, toujours d’après cette étude, les chefs d’entreprise maintiennent leur projet de développement externe. Une entreprise de taille intermédiaire sur 5 souhaite créer une filiale en 2023. Cette proportion est proche de celle de 2022.
Toujours d’après ce sondage, les salaires devraient augmenter. C’est en tout cas le souhait de 94 % des chefs d’entreprise. La dynamique sur ce point est proche de ce qui se passait avant la crise. Cela s’explique par la difficulté de recrutement que rencontrent les trois quarts des chefs d’entreprises de taille intermédiaire. Le salaire des collaborateurs pourrait avoir, pour 51 % des chefs d’entreprise, une augmentation supérieure à celle accordée en 2022. Et le salaire serait en moyenne supérieur de 3,9 % dans ce type d’entreprise.
On peut aussi, d’après cette étude, citer la baisse de la marge et une trésorerieEnsemble des liquidités disponibles au sein d’une entreprise, que ce soit en caisse ou en banque. moins favorable qu’en 2022. Environ 67 % des entreprises de taille intermédiaire pensent du coup augmenter leur prix de vente en 2023, ce qui pourrait peser sur leur compétitivité.